Des mots sans actions

En ce jour de deuil, les leaders mondiaux se sont exprimés sur la tragédie. Leurs déclarations sont pleines de sympathie et de condamnation du terrorisme. Cependant, ces mêmes politiciens ont mené une politique au cours des deux dernières années qui a effectivement légitimé les sentiments anti-israéliens et créé un terreau fertile pour une nouvelle vague d’antisémitisme.

L’antisémitisme devient incontrôlable

L’ampleur de la situation est impressionnante et terrifiante :

Allemagne. Le leader de l’opposition Friedrich Merz a parlé d’une « nouvelle vague d’antisémitisme » dans le pays. Selon la police, rien que pour les neuf premiers mois de 2024, 3200 crimes motivés par l’antisémitisme ont été enregistrés en Allemagne.

Royaume-Uni. Le système de santé NHS s’est avéré incapable de protéger les patients juifs contre la discrimination et l’hostilité de la part du personnel et d’autres patients. Les travailleurs médicaux et les patients juifs rapportent des cas systématiques d’antisémitisme dans les hôpitaux.

Amsterdam. En novembre 2024, des émeutes massives ont eu lieu lorsque les supporters juifs du club de football « Maccabi » ont été victimes d’attaques organisées. Les gens étaient poursuivis dans les rues, battus, certains sautaient dans les canaux pour échapper à leurs poursuivants. Le Premier ministre des Pays-Bas a qualifié cela de « terrible attaque antisémite ».

France. En 2024, environ 1570 incidents antisémites ont été enregistrés – un niveau historiquement élevé. 65% de toutes les attaques sur des bases religieuses en France sont dirigées contre les Juifs, bien qu’ils représentent moins de 1% de la population. Les synagogues sont incendiées, des croix gammées sont dessinées dessus, les mémoriaux de l’Holocauste sont profanés.

L’Europe dans son ensemble. Selon une étude de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), menée au premier semestre 2023 auprès de près de 8000 Juifs de 13 pays européens, 96% des répondants ont été confrontés à des manifestations d’antisémitisme dans la vie quotidienne avant même le 7 octobre 2023. Huit Juifs sur dix affirment que l’antisémitisme s’est intensifié. Après l’attaque du HAMAS, la situation n’a fait qu’empirer.

L’emballage progressiste de la vieille haine

Le niveau de haine envers les Juifs rappelle de plus en plus ce que nous avons observé à la veille de l’Holocauste, mais maintenant, cela est présenté dans un emballage progressiste à la mode. L’antisémitisme est déguisé en critique d’Israël, en lutte pour les droits des Palestiniens, en anticolonialisme. Aujourd’hui, la seule forme de discrimination qui est non seulement tolérée mais encouragée dans les cercles prétendument progressistes est l’antisémitisme.

Dans les campus universitaires, dans les institutions culturelles, dans les rues des capitales européennes, des appels à la destruction d’Israël sont ouvertement exprimés. Les étudiants juifs sont forcés de cacher leur identité. Les parents ont peur d’envoyer leurs enfants dans des écoles juives. Les synagogues se transforment en forteresses.

Le paradoxe de notre époque

Il y a deux ans, le monde a été secoué par l’horreur de ce qui s’est passé. Aujourd’hui, nous voyons comment cette horreur est normalisée, comment le terrorisme est justifié, comment les victimes sont blâmées. L’histoire se répète, et la question reste la même : combien de victimes faut-il encore pour que le monde dise enfin « assez » ?

La mémoire n’est pas seulement un deuil. C’est une responsabilité.